Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

30/11/2013

Poussière.

 

poésie, temps, temps qui passe, poussière

Photo « venue » du Web.

 

Si seulement nous laissions la poussière se déposer comme un respect muet sur les choses qui ne servent plus, un oubli chaud, lent à se former comme un souvenir, les cendres de Pompéi, les strates de terre au-dessus de Troie, une Odyssée sans Homère, notre histoire qui resurgit par des détails, la rouille sur les dents d’une scie, les lambeaux de ce peu d’étoffe qui ceignait alors mes flancs, les rayons tordus d’une bicyclette, le bois pourri de l’échelle abandonnée contre le tronc du cerisier. Si seulement nous laissions les traces de pas sur le parquet, comme s’il était de la neige où lire les mouvements de la nuit passée, la danse des lièvres et la chasse désespérée du renard.  Si seulement nous laissions les marques de doigts sur les poignées des portes et celles des fenêtres, si seulement nous savions le sacré des draps froissés qui avant-hier nous ont vus dans le souffle obscur de l’amour, si nous maintenions les formes dessinées dans les coussins sur le divan. Si seulement nous laissions la poussière se déposer sur nous et s’ajouter à celle du passé, nos erreurs mélangées au meilleur de nous, les gestes inaccomplis et ceux qui sont allés trop loin, comme si nous étions une mosaïque imparfaite encore en cours et non un tableau noir effacé à l’éponge qui renie ce qui a été écrit hier pour faire place à un aujourd’hui momentané, alors, peut-être, je ne m’effraierais plus de la sourde horreur du futur…

 




Commentaires

les choses qui ne servent plus!

on a peut-être trop de choses

quelques-unes sont nécessaires voire indispensables

l'amitié (qui n'est pas une chose d'ailleurs)

et puis l'écriture

et puis les blogs

et puis...

Écrit par : Kapadoce Il | 30/11/2013

j'aime énormément ton écriture

et sa place n'est pas dans le "roman"

plutôt dans le poétique

ça c'est ce que je pense, MOI

Écrit par : Kapadoce Il | 02/12/2013

Je retrouve bien là ta poesie, et cette petite note de mélancolie.

Je crois que c'est en laissant se "poser la poussière sur les objets" qu'on les respectent.

Un objet neuf n'est rien d'autre que ce qu'il est. c'est plus triste qu'un objet avec un peu de rouille, ou des draps froissés... eux, il reflètent la vie.

c'est pareil pour un être humain. le corps change, mais c'est en ca qu'il est vivant, chaque changement parlent d'une expérience, d'une émotion.

Evidement, on ne peut s'empecher de penser à l'ultime fin, mais... c'est pour cela qu'il ne faut pas s'embarrasser de peurs et profiter de l'instant présent, encore et encore, tant qu'il y en a ;-)

Écrit par : Aviva | 05/01/2014

Les commentaires sont fermés.