Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07/11/2013

Centenaire Albert Camus:1913-2013.

 

 

Centenaire Albert Camus 1913 2013

Albert CAMUS (1913 - 1960)

 

 

« Il y a seulement de la malchance à n'être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer. »

 

Albert Camus – « L'Eté » - in « Noces » suivi de « L’Eté » - Folio - Gallimard.

 

 

 

28/09/2013

Les Temps Modernes?

 

travail, aliénation, Jenni Holma

Photo © Jenni Holma.

 

 

Cette année, j’en perds la tête !

Et le temps de vivre, c’est quand ?








13/07/2013

Propos sur le bonheur...

 

Le bonheur

Photo © MaxPPP.

 

Dédié à mon fils.


Non, je ne me prends pas pour le philosophe Alain ! Ce n’est, une fois de plus, que l’un de mes mauvais poèmes en prose…

 

Laissez-moi vous susurrer quelques mots sur le bonheur…

Il n’est pas facile à comprendre. Il est même presque impossible d’en saisir la saveur. C’est seulement quand vous avez tout perdu ou que vous allez tout perdre que vous avez l’intuition de celle-ci. Toute la route d’une existence est inutile pour ça. Et en même temps, il est aussi essentiel de l’avoir parcourue que d’être resté immobile à espérer qui sait quoi. Systématiquement, nous inversons l’ordre des facteurs et c’est pour cela que le compte n’est jamais bon. Nous permutons le départ avec l’arrivée, le moyen de parvenir avec le but escompté. Et finalement, ce n’est jamais que le bonheur que chacun d’entre nous recherche. Et nous pensons toujours qu’il est nécessaire de faire quelque chose pour l’atteindre. Nous souhaitons des nouveautés à venir ou nous défendons avec acharnement quelques atomes ténus que nous possédons. La terrible vérité est que toute la force que nous y mettons est inutile. Tel du papier déchiré.

Du bonheur il nous a été enseigné qu’il appartient toujours au futur et qu’il ne vient qu’après de rudes efforts. Une sorte de paradis en serait l’emplacement physique de l’approche, une promesse évanescente de quelque chose qui, pour y accéder, n’exige qu’une méthode unique : réussir à entrer pour obtenir la permission d’en jouir.

Mais aucun lieu ne nous attend si nous n’avons pas su le découvrir durant le voyage. L’endroit que nous cherchons est en fait dans les clichés instantanés que nous avons dispersés immédiatement sans savoir les lire. Il est dans tout ce qui nous entoure, bien caché, ou que nous avons déjà vu mais que nous avons été incapables de cueillir. Restons vigilants : le bonheur est venu ou viendra par l’une des fenêtres entrebâillées du chemin de fer de nos vies. Il est dans les trois, les dix-sept, les quarante-cinq ou les quatre-vingt bougies posées sur le gâteau de nos anniversaires. Dans une caresse soudaine, un champ d’herbes sèches. Une voix au téléphone. Un « oui » prononcé par des yeux qui se lèvent pour croiser les nôtres. Il se révèle dans des rires qui fusent et une course de pieds nus le matin dans le couloir. Ou dans une porte fermée le soir alors que nous sommes tous à la maison. Il se fait connaître par un  baiser sur une peau encore humide au sortir d’un bain ou par le pain chaud posé à midi sur la table. Ou encore dans le cliquetis de la vaisselle et sous la forme d’un visage rieur.

Le bonheur, c’est lorsque personne, nous voyant apparaître, ne dit : « Désolé... Je ne me souviens pas... Mais qui êtes-vous?... Je ne vous connais pas ! ».

 

 

 

27/06/2013

Ecrit en filigrane...

 

Carnaval de Venise 2013.

Photo « venue » du Web.

 

 

Avez-vous déjà observé un filigrane ? C’est beaucoup plus qu’un papier et pourtant, si vous le regardez distraitement, il n’est que blanc, une simple feuille comme toutes les autres…

Mais si vous l’examinez attentivement, à contrejour, il dévoile son secret et vous révèle des dessins surprenants, des silhouettes impensables, des images qui vous avaient échappé au premier regard.

Je suis ainsi.

Si vous me jetez un coup d’œil en passant, vous ne verrez que bien peu.

Mais si vous prenez le temps de me scruter, d’approfondir votre vision à la lumière, vous trouverez mes mots cachés, enroulés comme des cheveux, mes histoires entremêlées les unes aux autres, fausses paraissant vraies, vraies semblant fausses. Et même des mondes que vous ne pensiez jamais explorer.

L’écriture, c’est cela.

Un filigrane, ce n’est qu’un masque. Un très beau masque. Un masque vénitien.

Et dessous, il y a la peau. Celle qui crie son plain-chant.

Celle qui aime…

 




08/06/2013

Le rouge et le blanc.

 

Coquelicots, paquerettes

Photo © jmboix.


 

Je me souviens d’un mois de juin d’il y a plus de deux décennies.

J’étais dans un train. Il traversait une plaine entière de champs laissés en jachère.

Partout, à perte de vue, des coquelicots et des pâquerettes, côte à côte.

Comme la  thèse et l’antithèse. Le rouge et le blanc. La frénésie et le calme mêlés.

Il fallait seulement savoir les déchiffrer. Pour moi, ils parlaient d'un adieu... C'est l'Italie que je quittais. Et l'amour de mes vingt ans.

Il existe de même tout autour de nous de nombreux livres non écrits que nous ne prenons pas la peine de lire : la forme des maisons, des meubles, d'un arbre. Un corps. Une main légèrement pliée telle un lys sur notre épaule.

Et pourtant ces livres sans titre disent des choses…Nous les savons d’instinct ou bien elles nous demeureront inconnues.

Mais ils sont là, ces livres sans pages. A lire, à vivre. Comme la beauté, Comme une intimité inattendue. Comme certaines scènes. Celles que nous n'oublierons jamais.

La forme ultime du désespoir. Ou de la perfection…

 



01/06/2013

La Fête du Lycée.

 

scène de théâtre pour la fête du lycée.

 

Photo « venue » du Web.

 

Je rentre à l’instant du la fête de fin d’année du lycée de mon fils.

On pourra trouver que c’est tôt dans l’année mais le Bac est fin prêt pour commencer et des élèves de Terminale participaient aux différents spectacles proposés.

Que jamais ne se perde cette tradition ! La magie de ces jeunes -nos enfants- trouve là l’un des plus hauts moments pour s’y exprimer…

Et il y a quelque chose de si beau à voir tous ces jeunes offrir le travail de leurs ateliers (qui pour certains sont aussi des « options » de leur examen à venir bientôt) et le cœur qu’ils y mettent.

Il n’y a -quoi que l’on en dise- pas grande différence entre cette jeunesse-là et la nôtre.

Leur enthousiasme et leur plaisir de célébrer leur année scolaire, leur établissement, leurs professeurs, à travers cette fête ont la même force que ceux que j’ai connus jadis lorsque j’étais lycéenne.

Et que de talent !

Qu’en adviendra-t-il ? La vie mangera-t-elle les Baudelaire en herbe, les comédiens brillants, les musiciens admirables ?

Pour la plupart d’entre eux, la réponse est -hélas- oui. Ils « deviendront » ce que leurs études feront d’eux.

Mais il y a toujours une petite graine qui échappe au destin tout tracé.

Il y a à peu près trente ans, dans mon lycée à moi, je faisais -comme mon fils ce soir- une représentation de théâtre.

Parmi nous, il y en eut un qui est devenu l’un des comédiens les plus doués de notre époque. Et à chacune de ses interviews, il parle de cette soirée et rappelle le nom de l’enseignant -notre enseignant- auquel il doit sa « vocation »

J’espère avoir vu ce soir celui ou celle qui fera comme lui.

Et j’ai ma petite idée là-dessus.

Non, les jeunes n’écoutent pas que du David Guetta ! Et, à l’heure de faire de la musique dans leur garage, c’est au rock qu’ils reviennent toujours. Ce bon vieux rock que nous avons joué nous aussi !

Il y a quelques heures, j’ai entendu -dans un groupe d’amateurs présents sur scène- un chanteur-guitariste avec la belle petite gueule de Jim Morrison et la voix de Kurt Cobain.

Une découverte qui m’a laissée stupéfaite.

Il va passer son baccalauréat dès le 17 juin et je souhaite qu’ensuite ni médecine, ni droit, ni autre chose n’aient sa peau, ses doigts ou sa voix !

Si le grain ne meurt… 

Parce qu’il a tout pour être une grande star demain !







15/05/2013

Ils appellent ça un accident.

 

poésie, réflexion, fiction, journal intime, société, Cesare Pavese

 

Photo « venue » du Web.

 

Ce qui trompe le plus, ce sont les points de référence.

Prenez une route par exemple. Vous la connaissez pas cœur. Vous l’avez faite mille fois. Vous vous souvenez de chaque panneau, de chaque virage, des pâtés de maisons qui la bordent. A 11 heures, le soleil est exactement là où il doit être et à 21 heures, il a - comme il se doit - disparu à l’horizon. Ce sont ces certitudes qui nous induisent en erreur. Leur présence est implacable, elle distrait notre concentration et nous rend imprudents. Rien ne détourne plus de la réalité que les objets qui se trouvent là précisément où ils doivent se trouver, là où nous attendons qu’ils se trouvent. Irremplaçables. Si l'un d'entre eux n'y était pas, il serait le signe. Fatidique. Le gri-gri de protection suprême. Mais ils ne font jamais défaut. Ce sont eux qui nous endorment et ne nous permettent pas de voir le nouveau panneau qui marque des travaux commencés le jour même. Et nous basculons dans le précipice, hébétés.

Par contre, si quelqu’un d'habituel et non plus quelque chose vient soudain à manquer, nous avons une toute autre réaction : nous croyons que nous pourrons les remplacer, en avoir de nouveaux, tout neufs, comme l’enfant qui espère l'échange du jouet cassé. Mais c’est tout aussi dangereux d'y croire que de ne pas noter le panneau de signalisation posé ce matin. L’absence de quelqu’un est le vrai présage et si nous ne lui accordons pas notre attention, « nous descendrons dans le gouffre muets », comme l’a écrit Pavese.