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23/12/2013

Parfums d’Eros : Eau de Parfum - Chantal Thomass - 2002.

 

Jack vettriano, Tableau, peinture, Just an another day

Tableau « Just an another day » © Jack Vettriano.

 

Ce n’est pas dans ma petite ville de France qu’on pouvait en apercevoir aux devantures des boutiques de lingerie. En Italie, n’en parlons même pas… La société était en ces temps-là ce qu'elle était.

Je vis les premières à Londres, il y a des années et des années de cela, dans ce quartier de Soho qui me semblait un peu particulier parce que les sex-shops y voisinaient alors avec les  différentes marques de fast-food et leurs « restaurants ». C’étaient vraiment les premières jarretières qui se présentaient à moi, moi qui rêvais de mettre un jour des bas mais qui ne m’imaginais pas une seule seconde harnachée de ces porte-jarretelles dont j’ignorais tout du fonctionnement.

Non loin de là, les cabarets érotiques (pornographiques ?) donnaient leurs « happening live » où les corps s’unissaient à heure fixe dans des filets tendus au-dessus des spectateurs.

Dans la maison où je logeais, l’hôtesse qui me louait une modeste chambre avait un fils qui jouait de la guitare électrique. Lui et moi nous entendions bien et la brave dame aurait bien voulu que je reste, pensant que j’étais la personne idéale pour lui.

Mais mes vingt ans avaient déjà un fiancé italien qui « musiquait » bien mieux que le jeune homme anglais. Un fiancé italien qui n’était pas porté sur le sexy « visible », sur les bas, les porte-jarretelles  et pas même sur les jarretières.  

Et pourtant, tous les soirs à Soho, je passais les voir dans ce sex-shop un peu chic, nichées bien au chaud, noires dans leur boîte de carton noir mais j’étais une pauvre étudiante et c’était en définitive un très grand désir mais un achat inutile et ruineux.

J’ai mis presque vingt ans encore à en avoir un jour, des belles, des vraies. Non pas noires comme celles de Soho mais ivoire. Celui pour lequel je les ai revêtues les trouvait belles, me trouvait belle avec elles. C’est un souvenir de sensualité et de féminité très fort.

Les années filent (comme les bas) et l’on finit un jour par se retourner vers son passé. Je n’ai pas oublié Soho, ni l’Angleterre. L’Italie encore moins.

Mais lorsque la capitale anglaise me revient en mémoire, qui sait pourquoi, c’est toujours une image de jarretières qui s’impose…Et celle de l’Eros d’une très jeune femme.


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« Eau de parfum » - Chantal Thomass - 2002.

 

Le texte ci-dessus me paraît correspondre assez bien - même si par usage de  la loi des paradoxes seulement - à ce « Floral-Fruité » de 2002 créé pour la styliste de lingerie Chantal Thomass avec son flacon orné d’une minuscule jarretière de tulle noir.

En voici la pyramide :

Notes de Tête :Framboise, Feuilles de framboisier, Airelle,  Pomme d’amour.

Notes de Coeur : Fleur  de violette, Fleur d’oranger, Rose, Héliotrope.

Notes de Fond : Ambre gris, Patchouli, Santal, Muscs Blancs.

S’il est devenu un classique et s'il fait partie de ma « collection », si j’ai une à deux fois l’an plaisir à le porter, s’il ne vire pas sur ma peau, il n’est plus aujourd'hui parmi mes grands favoris.

J’ai comme le sentiment qu’il a ouvert la voix à tous les parfums de sa famille (floraux-fruités) qui tiennent haut le pavé » de la parfumerie mainstream depuis maintenant plus de 10 ans et dont le récent affreux « La Petite Robe Noire » de Guerlain est le meilleur exemple.

Ce type de fragrance dites « girly » m’insupporte beaucoup à une exception près, le « Pleats Please » d’Issey Miyaké qui - comme le Chantal Thomass - tient magnifiquement en harmonie avec mon épiderme pendant la journée entière sans donner l’impression que je suis passée à Monop’ m’acheter un parfum de grande surface…

 

 

 


 

 

30/11/2013

Poussière.

 

poésie, temps, temps qui passe, poussière

Photo « venue » du Web.

 

Si seulement nous laissions la poussière se déposer comme un respect muet sur les choses qui ne servent plus, un oubli chaud, lent à se former comme un souvenir, les cendres de Pompéi, les strates de terre au-dessus de Troie, une Odyssée sans Homère, notre histoire qui resurgit par des détails, la rouille sur les dents d’une scie, les lambeaux de ce peu d’étoffe qui ceignait alors mes flancs, les rayons tordus d’une bicyclette, le bois pourri de l’échelle abandonnée contre le tronc du cerisier. Si seulement nous laissions les traces de pas sur le parquet, comme s’il était de la neige où lire les mouvements de la nuit passée, la danse des lièvres et la chasse désespérée du renard.  Si seulement nous laissions les marques de doigts sur les poignées des portes et celles des fenêtres, si seulement nous savions le sacré des draps froissés qui avant-hier nous ont vus dans le souffle obscur de l’amour, si nous maintenions les formes dessinées dans les coussins sur le divan. Si seulement nous laissions la poussière se déposer sur nous et s’ajouter à celle du passé, nos erreurs mélangées au meilleur de nous, les gestes inaccomplis et ceux qui sont allés trop loin, comme si nous étions une mosaïque imparfaite encore en cours et non un tableau noir effacé à l’éponge qui renie ce qui a été écrit hier pour faire place à un aujourd’hui momentané, alors, peut-être, je ne m’effraierais plus de la sourde horreur du futur…

 




07/11/2013

Centenaire Albert Camus:1913-2013.

 

 

Centenaire Albert Camus 1913 2013

Albert CAMUS (1913 - 1960)

 

 

« Il y a seulement de la malchance à n'être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer. »

 

Albert Camus – « L'Eté » - in « Noces » suivi de « L’Eté » - Folio - Gallimard.

 

 

 

08/09/2013

L'habit de soi.

 

Ruth Bernhard

Photographie © Ruth Bernhard.

 

 

Déshabille-moi et puis rhabille-moi de Tes doigts de soie douce,

Mains tendres et caressantes qui effleurent et ne touchent

Mais glissent et courent sur mes bras tendus vers le ciel.

 

Enveloppe de Tes lèvres mon cou offert au désir de la perle.

Vagues de nacre : boutons posés sur mes épaules et nombril

Et, sur mes seins,  Tes mains en coupe qui dessinent des poches secrètes.

 

Fermeture éclair Ta langue qui monte et descend sur mon dos

Liquide toile d’araignée qui tisse entre les veines, les muscles,

Un habit sur mesure uniquement pour moi…






13/07/2013

Propos sur le bonheur...

 

Le bonheur

Photo © MaxPPP.

 

Dédié à mon fils.


Non, je ne me prends pas pour le philosophe Alain ! Ce n’est, une fois de plus, que l’un de mes mauvais poèmes en prose…

 

Laissez-moi vous susurrer quelques mots sur le bonheur…

Il n’est pas facile à comprendre. Il est même presque impossible d’en saisir la saveur. C’est seulement quand vous avez tout perdu ou que vous allez tout perdre que vous avez l’intuition de celle-ci. Toute la route d’une existence est inutile pour ça. Et en même temps, il est aussi essentiel de l’avoir parcourue que d’être resté immobile à espérer qui sait quoi. Systématiquement, nous inversons l’ordre des facteurs et c’est pour cela que le compte n’est jamais bon. Nous permutons le départ avec l’arrivée, le moyen de parvenir avec le but escompté. Et finalement, ce n’est jamais que le bonheur que chacun d’entre nous recherche. Et nous pensons toujours qu’il est nécessaire de faire quelque chose pour l’atteindre. Nous souhaitons des nouveautés à venir ou nous défendons avec acharnement quelques atomes ténus que nous possédons. La terrible vérité est que toute la force que nous y mettons est inutile. Tel du papier déchiré.

Du bonheur il nous a été enseigné qu’il appartient toujours au futur et qu’il ne vient qu’après de rudes efforts. Une sorte de paradis en serait l’emplacement physique de l’approche, une promesse évanescente de quelque chose qui, pour y accéder, n’exige qu’une méthode unique : réussir à entrer pour obtenir la permission d’en jouir.

Mais aucun lieu ne nous attend si nous n’avons pas su le découvrir durant le voyage. L’endroit que nous cherchons est en fait dans les clichés instantanés que nous avons dispersés immédiatement sans savoir les lire. Il est dans tout ce qui nous entoure, bien caché, ou que nous avons déjà vu mais que nous avons été incapables de cueillir. Restons vigilants : le bonheur est venu ou viendra par l’une des fenêtres entrebâillées du chemin de fer de nos vies. Il est dans les trois, les dix-sept, les quarante-cinq ou les quatre-vingt bougies posées sur le gâteau de nos anniversaires. Dans une caresse soudaine, un champ d’herbes sèches. Une voix au téléphone. Un « oui » prononcé par des yeux qui se lèvent pour croiser les nôtres. Il se révèle dans des rires qui fusent et une course de pieds nus le matin dans le couloir. Ou dans une porte fermée le soir alors que nous sommes tous à la maison. Il se fait connaître par un  baiser sur une peau encore humide au sortir d’un bain ou par le pain chaud posé à midi sur la table. Ou encore dans le cliquetis de la vaisselle et sous la forme d’un visage rieur.

Le bonheur, c’est lorsque personne, nous voyant apparaître, ne dit : « Désolé... Je ne me souviens pas... Mais qui êtes-vous?... Je ne vous connais pas ! ».

 

 

 

02/07/2013

Mes parfums sont pour Toi...

 

Parfum d'amour

Photo « venue » du Web.

 

 

Mes parfums sont pour Toi,

Sortilèges légers,

Mes parfums sont pour Toi

Et j’aime mes parfums.

 

Un voile d’ambre douce au creux de mes poignets,

Là où la veine bat, symbole de mon cœur.

Mystères de l’Orient aux forêts de mes tempes :

Bien plus qu’un vêtement, mes parfums me dévoilent.

 

Ils me ressemblent tant, ils ne parlent qu’à Toi :

Fleur suave samedi, message de désir

Et blanche du dimanche qui me suit pas à pas :

Lis donc dans mes parfums comme au fond de mes yeux !

 

Mes senteurs T’appartiennent qui viennent de mon corps,

Je fleuris pour Tes yeux, pour Ton regard à Toi,

Pour que Tu te souviennes dans des années encore

Des odeurs que trainaient mes cheveux dénoués…

 

Mes parfums sont pour Toi

Sortilèges légers,

Mes parfums sont pour Toi

Et j’aime mes parfums.

 





27/06/2013

Ecrit en filigrane...

 

Carnaval de Venise 2013.

Photo « venue » du Web.

 

 

Avez-vous déjà observé un filigrane ? C’est beaucoup plus qu’un papier et pourtant, si vous le regardez distraitement, il n’est que blanc, une simple feuille comme toutes les autres…

Mais si vous l’examinez attentivement, à contrejour, il dévoile son secret et vous révèle des dessins surprenants, des silhouettes impensables, des images qui vous avaient échappé au premier regard.

Je suis ainsi.

Si vous me jetez un coup d’œil en passant, vous ne verrez que bien peu.

Mais si vous prenez le temps de me scruter, d’approfondir votre vision à la lumière, vous trouverez mes mots cachés, enroulés comme des cheveux, mes histoires entremêlées les unes aux autres, fausses paraissant vraies, vraies semblant fausses. Et même des mondes que vous ne pensiez jamais explorer.

L’écriture, c’est cela.

Un filigrane, ce n’est qu’un masque. Un très beau masque. Un masque vénitien.

Et dessous, il y a la peau. Celle qui crie son plain-chant.

Celle qui aime…

 




19/06/2013

Te le dire...

 

Esclave de l'amour

Photo « venue » du Web.

 

 

C’est avec un filet de voix que, troublée de tant de temps, de tant d’images, je réussis cependant à Te le dire, avec des ombres sur mes lèvres mais sans baisser la tête et les yeux rivés droit vers Tes yeux.

Et depuis lors, je ne me suis jamais plus échappée (j’ai oublié comment le faire) mais je me laisse traverser sans trêve par les prémices de Ton vouloir, comme par une nécessité plus qu’essentielle. Je veux les devancer, nager entre le feu et la glace, être à Tes côtés avant même que Tu ne m’indiques où Tu Te trouves et quel est le nom que, ce soir, Tu donneras à Ton désir.

C’est avec un filet de voix que je réussis à me faire entendre et, qu’avec la même mesure, mon cœur parvient à Te chanter combien je suis Ton esclave d’amour…

 

 

 

NB en réponse à quelques mails :

Cet « Acte 2 », page intime et pêle-mêle d’une femme comme les autres, ne constitue pas mon blog « officiel » même si c’est sur celui-ci que vous parvenez par les moteurs de recherche.

L’autre existe toujours et nous l’avons repris régulièrement depuis le mois de mars.

Si vous le cherchez et que vous en avez l’adresse, vous pouvez vous y rendre.

Et si vous l’avez oubliée, il vous suffit de taper mon pseudo et les « quatre lettres » qui en constituent la thématique pour le retrouver facilement…  





17/06/2013

La poche trouée.

 

La main trouée, photographe, Simone Navarra

Photo © Simone Navarra.

 

 

Il prend d’elle chaque chose, il lui dérobe chacun de ses trésors et il les place là, dans sa poche droite, celle qui a un trou et que par négligence, il n’a jamais réparée. Et sa douceur, et ses sourires, et son amour tombent par terre avec quelques pièces de monnaie si légères qu’il ne s’aperçoit de rien. Ça n’a pas d’importance. Il croit toujours qu’il en trouvera de meilleurs.

 

 

12/06/2013

Parfums d'Eros: Equipage - Hermès - 1970.

 

Pincer Movement, tableau, Jack Vettriano

Tableau « Pincer Movement » © Jack Vettriano.

 

 

Je me rappelle lorsque Tu vins me visiter pour la première fois.

Onze ans auront bientôt passé mais pas le moindre détail ne s’est enfui de ma mémoire : toutes les nuances de Ton visage inattendu malgré la photo envoyée, les coups de pinceaux évanescents de ces couleurs qui n’appartiennent qu’à Toi, dans un camaïeu de brun chaud et de noisette, le son grave de Ta voix...

Tu m’apparais, lorsque je repense à ce jour-là, comme un tableau appris par cœur qui me regarde à chaque instant, un tableau mouvant qui allait nous entraîner vers ce lit heureux où tout commença, entre les gestes tendres et ceux, plus étranges, qui demandaient des instruments pour s’accomplir. Et le jouir qui en naquit, pour Toi comme pour moi. Ce jouir que nous espérions mais dont nous ignorions s’il serait comme nous au rendez-vous.

Il le fut. Et depuis, je T’appartiens.

Tu portais un parfum ineffable, piquant et doux en même temps, il imprégnait toute Ta personne et semblait accroché à chacun de Tes mouvements et à chaque parcelle de Ta peau. Il était d'une sensualité incroyable.

Quand nous nous fûmes joints et unis dans nos chairs, il resta longtemps non seulement dans mes narines mais aussi sur mon épiderme, comme une vague délicate et tiède de promesse tenue…



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« Equipage » - Hermès - 1970.

 

 

« Equipage » d’Hermès est le premier parfum masculin lancé par la célèbre maison en 1970.

Le « nez » qui le créa est Guy Robert, disparu en mai 2012.

C’est une eau de toilette dont la pyramide se compose ainsi (hors des reformulations qu’il a probablement subies) :

Notes de tête : sauge sclarée, bois de rose, orange, macis.

Notes de cœur : œillet, cannelle, aiguilles de pin, muguet.

Notes de fond : mousse de chêne, fève tonka, patchouli, vétiver.

Classé parmi les « fougères », catégorie où la fougère ne tient aucune place, c’est surtout un « aromatique ». Il est devenu aujourd’hui un grand « classique » et, comme il tient très bien, il confère à ceux qui le portent une aura de distinction qui n’exclut pas un petit côté mystérieux et pimenté…




 


 

10/06/2013

Mon voleur de baisers...

 

baiser

Tableau venu du Web.

 

 

Tu frappes au coin de mon menton et Tu demandes abri en invoquant timidement l’asile politique. Ce n’est qu’une fois sur mes lèvres que Tu révèles Ta véritable identité, dans un goût insolent de parfum suave et d’ennuis à venir. Tu éludes la barrière de mes dents d’un liquide tiède de messages chiffrés. Tu envahis mon palais d’un murmure de paroles étouffées et Tu mets ma bouche à feu et à sang en tournant comme la grande roue des manèges. Enfin, tu me souffles à la gorge toutes Tes promesses d’avenir.

Et Tu ris, heureux.

Tu es chez Toi. Sois le bienvenu...



05/06/2013

Déplacer les montagnes.

 

amour et montagne

Photo « venue » du Web.

 

 

On n'arrête pas le progrès!

Aussi incroyable que cela puisse paraître, en Chine l’on arase des montagnes pour construire des villes nouvelles (lire ici).

La science et les techniques y sont arrivées!

Demain, on pourra sans aucun doute parvenir à les déplacer.

Pourtant, une montagne est quelque chose qui fait partie de notre paysage, quel sens y-a-t-il à la faire disparaître ou à la déplacer ?

Nous reconnaîtrions-nous encore dans notre espace et dans notre existence sans elle ?

J’ouvre les yeux. La mienne (mon amour) est toujours là, magnifique et immobile.

Et je veille sur elle…

 


 

02/06/2013

Au coeur des fleurs...(Chanson).

 

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Photo © temporary-peace sur Deviantart.

 

 

Y a d’ la poussière dans mon cœur,

C’est d’la poussière sur des fleurs.

On me dira : « C’est beau les fleurs ! ».

Mais…Et la poussière dans mon cœur ?

 

Y a des épines dans mes fleurs,

Juste émoussées au fil des heures.

On me dira : « C’est beau les fleurs ! ».

Mais…Et les épines quand  je pleure ?

 

Y a un visage dans mon cœur

Et une main qui me tend des fleurs.

Je lui dis : « Tu es le bonheur ! 

Mais ne griffe plus jamais mon cœur ! ».

 

 

 

19:00 Écrit par AURORA dans Amour, Chanson, Poésie | Tags : amour, poésie, poème, chanson | Lien permanent | Commentaires (1)

28/05/2013

Art nouveau.

 

poésie,érotisme,amour, art, art nouveau

Photo « venue » du Web.

 

Souvenir d’une exposition…

 

Et l’air se sédimente

Tandis que Tu m’inventes

Sur l’ombre d’un désir:

Tout devient lourd.

 

Je veux que Tu me voies,

Stupéfaite et stupéfiante,

Mon double et moi

Tout à la fois.

 

Regarde-moi

Qui abdique à cette heure

Retournant sur mes pas.

 

De Tes doigts,

Fais de moi ton tableau

D’Art nouveau...

 







23:20 Écrit par AURORA dans Amour, Art, Erotisme, Poésie | Tags : poésie, érotisme, amour, art, art nouveau | Lien permanent | Commentaires (1)

26/05/2013

Ton visage entre mes mains.

 

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Photo « Love me » © Olga Shelegeda.

 

 

Ton visage entre mes mains,

J’ai embrassé Ton baiser

Pour que demeure à jamais

Ton souffle lié au mien.

 

Troublée, je me suis perdue,

Ton visage entre mes mains,

Tu étais nu, j’étais nue,

Déjà pointait le matin.

 

Et ainsi, j’ai revécu

Mes émotions de satin

Lorsqu’enfin, je T’ai bu

Ton visage entre mes mains.






15/05/2013

Ils appellent ça un accident.

 

poésie, réflexion, fiction, journal intime, société, Cesare Pavese

 

Photo « venue » du Web.

 

Ce qui trompe le plus, ce sont les points de référence.

Prenez une route par exemple. Vous la connaissez pas cœur. Vous l’avez faite mille fois. Vous vous souvenez de chaque panneau, de chaque virage, des pâtés de maisons qui la bordent. A 11 heures, le soleil est exactement là où il doit être et à 21 heures, il a - comme il se doit - disparu à l’horizon. Ce sont ces certitudes qui nous induisent en erreur. Leur présence est implacable, elle distrait notre concentration et nous rend imprudents. Rien ne détourne plus de la réalité que les objets qui se trouvent là précisément où ils doivent se trouver, là où nous attendons qu’ils se trouvent. Irremplaçables. Si l'un d'entre eux n'y était pas, il serait le signe. Fatidique. Le gri-gri de protection suprême. Mais ils ne font jamais défaut. Ce sont eux qui nous endorment et ne nous permettent pas de voir le nouveau panneau qui marque des travaux commencés le jour même. Et nous basculons dans le précipice, hébétés.

Par contre, si quelqu’un d'habituel et non plus quelque chose vient soudain à manquer, nous avons une toute autre réaction : nous croyons que nous pourrons les remplacer, en avoir de nouveaux, tout neufs, comme l’enfant qui espère l'échange du jouet cassé. Mais c’est tout aussi dangereux d'y croire que de ne pas noter le panneau de signalisation posé ce matin. L’absence de quelqu’un est le vrai présage et si nous ne lui accordons pas notre attention, « nous descendrons dans le gouffre muets », comme l’a écrit Pavese.

 

 

 

17/04/2013

La Dame Aux Pieds Nus.

 

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Photographie : Modèle AvonelleDryad - Photographe: Eclectic-Vision

 

 

Elle court dans le crépuscule,

La dame aux pieds nus,

Spectre d’organza,

Femme de tempêtes,

 

Epouse des marées,

Elle porte avec elle

Des ouragans

Par les sentiers.

 

D’un pas alerte,

Ballerine blanche,

La rescapée des abîmes

Se nourrit de feuilles.

 

Elle arrive au fleuve

Et d’antiques prières,

Elle exhorte les déesses,

Les  fées des eaux.

 

Au fleuve elle cède

Son cœur furieux,

Son cœur de cobalt

Contre un lit de plumes.

 

Légère et spectrale,

La dame aux pieds nus

S’endort et abandonne

Ses douleurs anciennes.

 

Que le fleuve les noie,

Que le fleuve la garde

Et protège ses rêves

Enveloppés de soie.

 

Pour que demain, à l’aube,

Enveloppée de soi,

La dame aux pieds nus

Ne pleure jamais plus.

 

 

 

15/04/2013

Et qui fait les noyés...

 

Tommy Edwards

Photographie © Tommy Edwards.

 

 

Un jour, nous apprendrons

A lire dans nos cœurs étranges

Et nous ne ferons plus d’erreurs.

Des amours vrais, il y en a bien peu.

Le reste, c’est seulement

Des occasions,

Ou, pire encore, des recherches d’occasions…

Et le prix qu’on les paye

Ou qu’on les fait payer,

Un jour, nous l’apprendrons,

Ne valait pas la première blessure,

Profonde, ô, si profonde,

Ni la première larme

Cette vague qui inonde,

Et qui fait les noyés…






12/04/2013

Ma fierté et ma dignité ne tiennent pas dans un carton d'oubli...

 

amour, journal intime,poésie, peintre, peinture, Vittorio Polidori

Tableau © Vittorio Polidori.

 

Ce que tu fais de moi, ce que tu crois de toi…ne me convient pas.

Tu te places bien plus haut que tu n’es et tu en arrives à vouloir m’ignorer ou - pire encore - me cataloguer et me ranger dans un coin poussiéreux pour m’y oublier. Profits et pertes ? Comme tu te trompes ! Comme tu me connais mal ! Je suis l’alizée. Il suffirait de peu maintenant pour que je m’envole.

Il y a des pièces dans ton esprit où tu voudrais m’enfermer mais elles sont par trop étroites, je n’y entre vraiment pas ni physiquement ni moralement : je m’en évade comme une anguille. Il ne manquerait guère (ou guerre) pour que je sois déjà hors de tes murs, hors de tes mains. Retiens-le bien car ce n’est pas moi que tu retiendras si je décide de m’enfuir.

Il est inutile que tu hurles, que tu essayes de me culpabiliser ou que tu pousses et tentes de me forcer là dedans: je me battrai comme une lionne pour t’en empêcher.

Ne me nomme pas « invasive ». Tu aurais bonne mine si, semblable à un parfum volatil, je choisissais soudainement de changer de flacon et de devenir « transvasive ».

Si tu veux que je ne fasse pas d’histoires, trouve-moi un endroit plus confortable et digne de ce que je suis. Ne perds pas de vue une seule seconde qui je suis. Une femelle cobra. Toi, tu ne le sais plus, mais tous les autres pourraient te le dire : je glisse et ... oops… je ne suis plus là.

Et surtout, prends en compte que ma fierté, ma dignité me rendent aussi visible et précieuse qu’une contrebasse que tu porterais avec toi dans un train.

Ne me malmène pas, n'utilise pas un ton ou des mots blessants, sinon je ne jouerai jamais plus aucun air pour toi.

 



07/04/2013

Souffrance.

 

souffrance, poésie, journal intime

 

« Souffrance » (« Sofferenza ») © Elisabetta Gulino.

 

Ce soir, Madame Fleur Fanée laisse danser mélancoliquement ses doigts dans la rouille de ses cheveux. Elle pense à la jeune fille qu’elle fut, à une maison trop loin et vendue désormais, à la fenêtre d’une chambre fermée par les sceaux du temps. Elle entend chanter des illusions, des échos de ritournelles enfantines, des comptines, des fables, des boîtes à musique. Elle distingue le vent dans les figuiers, les oiseaux nocturnes. Elle se rappelle le goût du bonheur lorsque tout est encore vierge et entier devant soi.

Mais le temps passe… Et il n’y a rien dans cette nuit d’avril. Rien.

Elle est seule. Elle n'est pas coupable mais certains savent punir et seulement punir. Punir pour leurs fautes à eux. C’est tellement facile de faire souffrir quelqu’un et comme cela soulage ! C’est si confortable le silence, l’indifférence, l'injustice, la méchanceté, les mensonges, la lâcheté… Cela évite de se poser des questions, de réfléchir à son propre comportement, à ses pourquoi, à ses comment...
Profondément commode. Aussi  douillet qu'un bon fauteuil.

Jamais discuter, jamais s’expliquer. Des téléphones coupés qui tuent à petit feu. Toujours la même fin de non répondre.

Ce soir, le son que Madame Fleur Fanée reconnaît n’est plus celui du vent dans les figuiers mais un autre que les années récentes lui ont appris : les trois coups du gel qui frappe à la porte, le gel qui tue le printemps, le gel qui glace son cœur et qui fait entrer dans ses yeux un éclat du miroir brisé de la Reine des Neiges.

Elle n’a même plus les larmes pour pleurer et le chasser. Elle est seulement dévastée, ravagée.

Cette nuit, comme bien d’autres nuits déjà, Madame Fleur Fanée ne connaîtra pas le repos.

Elle ne dormira pas.




03:16 Écrit par AURORA dans Amour, Fiction, Poésie | Tags : souffrance, poésie, amour, fiction | Lien permanent | Commentaires (1)

04/04/2013

"L'étoile de mer" ou "Divagations fictives autour d'une photographie de Man Ray".

 

Man Ray, Mains, Etoile de mer, 1928

Photographie « Mains » ou encore «  Etoile de mer » - Man Ray - 1928.

 

Le Tout. Le tout peut se réduire à « Moins que tout ». Le moins que tout peut se réduire à « Tu étais tout pour moi ». Le tu étais tout pour moi peut se réduire à « Si tu avais fait ceci, si tu avais dit cela, alors peut-être tu serais resté tout pour moi ». Le si tu avais fait ceci, si tu avais dit cela, alors peut-être tu serais resté tout pour moi peut se réduire à « Il est difficile d’accepter ces mots ». Le il est difficile d’accepter ces mots peut se réduire à « Deux mains qui se séparent et une étoile de mer qui s’en retourne à l’eau ». Le deux mains qui se séparent et une étoile de mer qui s’en retourne à l’eau peut se réduire au « Silence qui suit un éloignement ». Le silence qui suit un éloignement peut se réduire à « L’un des deux ne s’est pas éloigné de beaucoup ; l’autre, si ». Le l’un des deux ne s’est pas éloigné de beaucoup ; l’autre, si  peut se réduire à « Celui qui ne s’était pas éloigné de beaucoup s’habitue à l’idée que l’éloignement est bien plus fort qu’il ne le croyait ». Le celui qui ne s’était pas éloigné de beaucoup s’habitue à l’idée que l’éloignement est bien plus fort qu’il ne le croyait peut se réduire à  « Je ne te verrai plus très souvent ». Le je ne te verrai plus très souvent peut se réduire à « Je ne te verrai presque jamais ». Le je ne te verrai presque jamais peut se réduire à « Je pense à d’autres choses ». Le je pense à d’autres choses  peut se réduire à « J’ai de nouvelles envies, aller pêcher les étoiles de mer par exemple ». Le j’ai de nouvelles envies, aller pêcher les étoiles de mer par exemple peut se réduire à une idée fixe. L’idée fixe devient un tout. Le Tout.





01/04/2013

"Parfumez-vous partout là où vous souhaitez être embrassée." (Coco Chanel).

 

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Photographie « Le cou de Lee Miller » par Man Ray -1930.

 

C’est de parfum sur la peau dont l’on parle ici en ce jour et non de celles qui s’aspergent (pourquoi pas?) en vaporisant sur leurs vêtements.

« Parfumez-vous partout là où vous souhaitez être embrassée » disait encore Coco Chanel (et là, elle l’a vraiment dit, cette phrase n’est cette fois-ci pas un emprunt!).

Cela laisse de la marge… Toutefois, les points où le sang pulse seront tout de même ceux qui rendront votre parfum le plus expressif et, le hasard faisant bien les choses, ils correspondent (presque) tous à la route du baiser…

Derrière les oreilles, la nuque, le cou, le creux du décolleté, le poignet et, plus bas, l’arc de la taille, l’intérieur des cuisses, celui des genoux et même le bas des chevilles…

Eros saura naviguer, ne vous inquiétez pas, tel Magellan découvrant peu à peu l’Océan Pacifique.

Un amoureux qui sera (s’il a du nez !) un explorateur de l’Océan Erotique, que pouvons-nous rêver de mieux ?

Que les brises du printemps vous apportent à toutes l’un de ces voyageurs de l’amour au long cours…






30/03/2013

Parfums d'Eros...

 

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« Femme  Bouteille - René Magritte - 1950.

 

 

On prête à Coco Chanel la phrase « Une femme qui ne se parfume pas n’a pas d’avenir ».

Outre la franche stupidité de l’axiome (les hommes se parfument aussi), il se trouve que si l’immortelle Gabrielle la citait en effet souvent, il semblerait bien qu’elle n’ait fait que l’emprunter à Paul Valéry…

Etant posé que je préfère le vers d’Aragon «  La femme est l’avenir de l’homme », étant donné aussi que l’avenir d’une femme est ce qu’elle en fera, parfum ou pas, attardons-nous tout de même un instant sur ces chers flacons. Et non parce qu'ils sont devenus objets de mode. Mais parce qu'ils sont partie prenante d'un mode de vie.

« Parfums d’Eros… » ai-je sous-titré ce blog. C’était à dessein. Pour moi, les deux sont indissociables.

Quoi de plus proche de notre peau que le parfum ? Certainement pas la plus aguicheuse des lingeries : le parfum se glisse entre elle et nous. Il s’immisce, il s’impose, il imprègne. Il est la porte ouverte à l'érotisme.

Eros du parfum, luxure sans pareil...

Eros onaniste chez celles et ceux qui se parfument avec des fragrances discrètes, ces parfums dits « de peau » que l’on renifle à son poignet en secret bien des fois au cours d’une journée et que l’on ne désire en rien partager avec les autres. Un plaisir jaloux et non-dit…

Eros torride dans ces « jus » que l’on arbore comme un message, ces parfums que l’on nomme « à sillage » et qui laissent savoir que vous êtes là et, longtemps après encore, que vous avez été là.

Là… dans un ascenseur et les hommes imaginent la porteuse de cette odeur si frappante, la passante - hélas - manquée qui était, à travers quelques notes volatiles, une promesse brûlante d’extase.

Là… dans un lit, et ce sont les prémices de ce qui va s’y passer ou la nostalgie de ce qui s’y est déjà passé.

Quel amant n’a jamais secrètement vaporisé sa propre écharpe du parfum de sa Dulcinée pour continuer à la garder sur lui-même absente ?

Quelle femme n’a pas un jour, sur son oreiller, « pschitté » un peu de la senteur de son Adonis afin que la nuit à venir ne soit pas tout à fait sans lui ?

Je ne parle pas ici pour les anosmiques, ceux et celles qui ne détectent pas (ou qui ne détectent que peu) les odeurs, ni pour les allergiques pour lesquels le parfum devient une souffrance, un véritable tue-l’amour, mais pour celles qui ne se sentent jamais aussi femmes que dans leur/s précieuse/s bouteille/s et qui savent qu’une guêpière, à côté de celui-ci, ne sera jamais qu’un futile artefact…

Je ne parle pas pour les sociétés dans lesquelles le parfum est une marque de mauvais goût, quasiment un tabou, mais pour celles où il est une ode à l’amour charnel.

Mais une chose est sûre et vous pouvez en faire le test - ne serait-ce que dans votre mémoire - sans tarder : l’amant qui vous aima parfumée et qui aujourd’hui est insensible à votre aura de notes est devenu insensible à vos grâces.

Eros ne pardonne pas.

Le parfum non plus !