30/11/2013
Poussière.
Photo « venue » du Web.
Si seulement nous laissions la poussière se déposer comme un respect muet sur les choses qui ne servent plus, un oubli chaud, lent à se former comme un souvenir, les cendres de Pompéi, les strates de terre au-dessus de Troie, une Odyssée sans Homère, notre histoire qui resurgit par des détails, la rouille sur les dents d’une scie, les lambeaux de ce peu d’étoffe qui ceignait alors mes flancs, les rayons tordus d’une bicyclette, le bois pourri de l’échelle abandonnée contre le tronc du cerisier. Si seulement nous laissions les traces de pas sur le parquet, comme s’il était de la neige où lire les mouvements de la nuit passée, la danse des lièvres et la chasse désespérée du renard. Si seulement nous laissions les marques de doigts sur les poignées des portes et celles des fenêtres, si seulement nous savions le sacré des draps froissés qui avant-hier nous ont vus dans le souffle obscur de l’amour, si nous maintenions les formes dessinées dans les coussins sur le divan. Si seulement nous laissions la poussière se déposer sur nous et s’ajouter à celle du passé, nos erreurs mélangées au meilleur de nous, les gestes inaccomplis et ceux qui sont allés trop loin, comme si nous étions une mosaïque imparfaite encore en cours et non un tableau noir effacé à l’éponge qui renie ce qui a été écrit hier pour faire place à un aujourd’hui momentané, alors, peut-être, je ne m’effraierais plus de la sourde horreur du futur…
20:06 Écrit par AURORA dans A mon âge et à l'heure qu'il est..., Amour, Ecrits Vains..., Journal intime, Poésie | Tags : poésie, poème, poème en prose, temps, temps qui passe, amour, poussière, peur du futur | Lien permanent | Commentaires (3)
27/03/2013
The one that got away - Katy Perry - 2012 (vidéo YouTube).
Je n’aime pas spécialement Katy Perry. Je ne l’aime même pas du tout. Il se trouve cependant qu’il y a un peu plus d’un an, elle a fait un clip pour mettre en scène l’une de ses chansons et que ce clip me plaît vraiment énormément.
Je m’en suis souvenue hier soir après avoir publié ma note concernant un souvenir d’enfance. Nous demeurons toujours au fond de nous ce que nous avons été, même lorsque bien des années ont passé.
Dans ces quelques minutes de « The one that got away », récupérées sur Youtube, on voit l’histoire d’une vieille dame, richement mariée, qui se remémore un amour de jeunesse, fini tragiquement (ce qui est très différent des paroles de la chanson que le clip est censé illustrer).
Dans le froid de sa nuit, elle connaît à un certain moment la surprise de voir sortir de son dressing la jeune fille qu’elle fut et celle-ci lui jette un regard (c’est là pour moi que se situe tout l’intérêt de cette vidéo, dans ce regard) étonné qui dit sans conteste « Mais que suis-je devenue ? » tandis que les paroles murmurent « But now I pay the price… ».
C’est une question que je me pose bien souvent et ce regard ne cesse de m’interroger moi aussi.
A mon âge et à l’heure qu’il est !
20:07 Écrit par AURORA dans A mon âge et à l'heure qu'il est..., Journal intime, Musique, Vidéo, Youtube | Tags : the one that got away, katy perry, clip officiel, youtube, nostalgie, temps qui passe, amour, musique, journal intime | Lien permanent | Commentaires (0)