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12/06/2013

Parfums d'Eros: Equipage - Hermès - 1970.

 

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Tableau « Pincer Movement » © Jack Vettriano.

 

 

Je me rappelle lorsque Tu vins me visiter pour la première fois.

Onze ans auront bientôt passé mais pas le moindre détail ne s’est enfui de ma mémoire : toutes les nuances de Ton visage inattendu malgré la photo envoyée, les coups de pinceaux évanescents de ces couleurs qui n’appartiennent qu’à Toi, dans un camaïeu de brun chaud et de noisette, le son grave de Ta voix...

Tu m’apparais, lorsque je repense à ce jour-là, comme un tableau appris par cœur qui me regarde à chaque instant, un tableau mouvant qui allait nous entraîner vers ce lit heureux où tout commença, entre les gestes tendres et ceux, plus étranges, qui demandaient des instruments pour s’accomplir. Et le jouir qui en naquit, pour Toi comme pour moi. Ce jouir que nous espérions mais dont nous ignorions s’il serait comme nous au rendez-vous.

Il le fut. Et depuis, je T’appartiens.

Tu portais un parfum ineffable, piquant et doux en même temps, il imprégnait toute Ta personne et semblait accroché à chacun de Tes mouvements et à chaque parcelle de Ta peau. Il était d'une sensualité incroyable.

Quand nous nous fûmes joints et unis dans nos chairs, il resta longtemps non seulement dans mes narines mais aussi sur mon épiderme, comme une vague délicate et tiède de promesse tenue…



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« Equipage » - Hermès - 1970.

 

 

« Equipage » d’Hermès est le premier parfum masculin lancé par la célèbre maison en 1970.

Le « nez » qui le créa est Guy Robert, disparu en mai 2012.

C’est une eau de toilette dont la pyramide se compose ainsi (hors des reformulations qu’il a probablement subies) :

Notes de tête : sauge sclarée, bois de rose, orange, macis.

Notes de cœur : œillet, cannelle, aiguilles de pin, muguet.

Notes de fond : mousse de chêne, fève tonka, patchouli, vétiver.

Classé parmi les « fougères », catégorie où la fougère ne tient aucune place, c’est surtout un « aromatique ». Il est devenu aujourd’hui un grand « classique » et, comme il tient très bien, il confère à ceux qui le portent une aura de distinction qui n’exclut pas un petit côté mystérieux et pimenté…




 


 

26/05/2013

Ton visage entre mes mains.

 

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Photo « Love me » © Olga Shelegeda.

 

 

Ton visage entre mes mains,

J’ai embrassé Ton baiser

Pour que demeure à jamais

Ton souffle lié au mien.

 

Troublée, je me suis perdue,

Ton visage entre mes mains,

Tu étais nu, j’étais nue,

Déjà pointait le matin.

 

Et ainsi, j’ai revécu

Mes émotions de satin

Lorsqu’enfin, je T’ai bu

Ton visage entre mes mains.






01/05/2013

Parfums d'Eros: "Bas De Soie" - Serge Lutens - 2010.

 

Jack Vettriano

Tableau © Jack Vettriano.

 

 

Les iris et les jacinthes en fleurs ont envahi la ville.

Elle a des bas de soie parce que c’est le printemps. Qu’elle a envie de sentir ses jambes crisser lorsqu’elle marche. Et d’être regardée. Regardée par des yeux qui voient au-delà de la trame du tissage. Des yeux qui imaginent ce qui se passe un peu plus haut.

Elle a des bas de soie parce qu’elle sait qu’ils aimeraient poser leur main sur ses chevilles et tout doucement, petit à petit, la laisser remonter. Jusque là, à l’endroit précis de l’estuaire entre la soie et l’élastique du porte-jarretelles, là où la peau est plus chaude, plus lisse, plus douce que la soie.

Et qu’elle sait que ce serait à elle de dire oui ou non.

Un « Non » qu’elle prononcerait très haut, tranchant comme une hache, claquant comme un coup de cravache.

Ou un « Oui » qu’elle n’aurait même pas à formuler tant il serait évident dans son mouvement d’avancer la hanche, de tendre sa jambe gainée de soie, ivre de soi…


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Bas de Soie - Serge Lutens  - 2010.

 

 

« Bas de Soie » est une eau de parfum de la marque de « niche » Serge Lutens, composé par le nez Christopher Sheldrake sous la houlette de Lutens et datant de 2010.

Sa pyramide est :

Notes de tête : galbanum, notes vertes

Note de cœur : jacinthe, épices, notes florales

Notes de fond : iris, notes poudrées.

Comme ce sont la jacinthe et l’iris qui prédominent, on y a vu souvent comme un « Chanel No 19 » revisité. C’est tout à fait à tort : ce parfum, malgré son nom, n’a rien de suave. Si c’est bien un « floral-vert », il est d’un vert qui crisse et craque. Un signal donné aux hommes sur la permission ou l’interdiction de rêver. A eux de le décrypter mais l’erreur est fatale ! Magnifique fragrance érotique pour une femme-femme qui décide et ne s’en laisse pas compter…







17/04/2013

Ellen von Unwerth - "Revenge" (2003).

 

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Scans extraits de l’album « Revenge » © Ellen von Unwerth -2003.

 

Lorsque l’on pense qu’Ellen von Unwerth, née en 1954, ex-mannequin allemande, est principalement connue pour avoir découvert Claudia Schiffer et l’avoir imposée dans le monde des magazines de mode, c’est faire bien peu de cas de son œuvre photographique personnelle, très érotique et toute traversée de fantasmes en provenance du monde que l’on nomme « fetish » ou encore « BDSM » .

Pour qui aime comme moi le noir et blanc, l’album « Revenge »  qui date déjà de dix ans (2003) - encore une chose qui ne me rajeunit pas ! - est une mine de plaisir pour l’œil. C'est - de plus - un concept photographique particulier, axé sur la forme du roman-photo.

Je crois qu’avec « Sex » de Madonna (dont le photographe était Steven Meisel), « Revenge » fait partie de mon petit Panthéon personnel d’Erotica Curiosa, comme je pourrais l’appeler, bien que ce terme fasse plutôt généralement référence aux images anciennes datant des tous débuts de la photographie, quand les clichés érotiques circulaient uniquement sous le manteau.

Ce n’est donc pas le cas avec Ellen von Unwerth et son « Revenge » que l’on retrouve partout sur le Net -même lorsqu’on active le SafeSearch strict de Google Images - et dont l’art d’Eros est maintenant unanimement reconnu.

Moi, j’adore.

Quant à vous, enjoy… Ou non…




 

 

15/04/2013

D'où viennent ces odeurs qui embaument mon coeur?

 

lys

Lys blanc - Photographie « venue » du Web.

 

 

Lorsque l’on se découvre « perfumista », addict aux parfums, l’on s’aperçoit aussi bien vite qu’il y a des odeurs qui reviennent régulièrement dans les achats que l’on fait.

Au moment de donner un sous-titre à ce blog, j’en ai choisi quatre.

J’aurais pu faire mon « top ten » mais cela aurait été lourd pour un titre et je ne suis pas certaine que je serais arrivée à dix. Deux font défaut en tout cas (l’iris et la jacinthe) mais j’aurai l’occasion d’y revenir car mon idée de base est de parler de certains parfums en les associant à une petite fiction que j’écrirai autour d’eux.

Pour les quatre senteurs retenues, elles sont réellement les plus présentes dans mes parfums.

Commençons par le cuir : il est bien évident que l’on ne compresse pas de vieilles bottes pour en retirer la substantifique odeur : le cuir peut provenir de matières synthétiques dans les parfums de basse qualité mais comme ce n’est pas l’odeur la plus « courue », il est généralement tiré du bouleau, pour une senteur de cuir doux ou du styrax (une excroissance naturelle de l’aubier qui pousse en Asie ou en Amérique du Sud) lorsque l’on désire obtenir un cuir plus « fumé ».

L’ambre n’est pas l’ambre jaune (une résine fossile) que l’on voit sur les bijoux mais - dans les parfums de grande renommée - l’ambre gris, une concrétion intestinale du cachalot. Comme elle vaut très cher, elle est aujourd’hui la plupart du temps remplacée par des substituts de synthèse, en général la vanilline et l’absolu de labdanum.

Le lys est bel et bien une essence naturelle, c’est un composant qui apporte une note de fleur blanche souvent très solaire aux parfums qu’il honore de sa présence.

La tubéreuse est une autre fleur blanche mais comme elle se révèle, contrairement au lys, extrêmement entêtante, elle a la réputation d’être en parfumerie une note vénéneuse qui sied à la femme fatale, une véritable fleur d’Eros, un appel à l'érotisme : ce n’est pourtant - la cachottière - qu’une plante à bulbe mexicaine ou indienne, qui donne de hautes grappes de petites fleurs.

Pour ce post - et pour la raison évoquée plus haut - je ne nomme aucun parfum.

A ce stade, je laisse à celles et ceux qui passeront peut-être un jour et me liront le travail intense (sourire) de chercher à se remémorer les fragrances où ils ont eux-mêmes déjà senti cuir, ambre, lys et tubéreuse…





01/04/2013

"Parfumez-vous partout là où vous souhaitez être embrassée." (Coco Chanel).

 

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Photographie « Le cou de Lee Miller » par Man Ray -1930.

 

C’est de parfum sur la peau dont l’on parle ici en ce jour et non de celles qui s’aspergent (pourquoi pas?) en vaporisant sur leurs vêtements.

« Parfumez-vous partout là où vous souhaitez être embrassée » disait encore Coco Chanel (et là, elle l’a vraiment dit, cette phrase n’est cette fois-ci pas un emprunt!).

Cela laisse de la marge… Toutefois, les points où le sang pulse seront tout de même ceux qui rendront votre parfum le plus expressif et, le hasard faisant bien les choses, ils correspondent (presque) tous à la route du baiser…

Derrière les oreilles, la nuque, le cou, le creux du décolleté, le poignet et, plus bas, l’arc de la taille, l’intérieur des cuisses, celui des genoux et même le bas des chevilles…

Eros saura naviguer, ne vous inquiétez pas, tel Magellan découvrant peu à peu l’Océan Pacifique.

Un amoureux qui sera (s’il a du nez !) un explorateur de l’Océan Erotique, que pouvons-nous rêver de mieux ?

Que les brises du printemps vous apportent à toutes l’un de ces voyageurs de l’amour au long cours…






30/03/2013

Parfums d'Eros...

 

Rene-Magritte-femme-bouteille-1950.jpg

 

« Femme  Bouteille - René Magritte - 1950.

 

 

On prête à Coco Chanel la phrase « Une femme qui ne se parfume pas n’a pas d’avenir ».

Outre la franche stupidité de l’axiome (les hommes se parfument aussi), il se trouve que si l’immortelle Gabrielle la citait en effet souvent, il semblerait bien qu’elle n’ait fait que l’emprunter à Paul Valéry…

Etant posé que je préfère le vers d’Aragon «  La femme est l’avenir de l’homme », étant donné aussi que l’avenir d’une femme est ce qu’elle en fera, parfum ou pas, attardons-nous tout de même un instant sur ces chers flacons. Et non parce qu'ils sont devenus objets de mode. Mais parce qu'ils sont partie prenante d'un mode de vie.

« Parfums d’Eros… » ai-je sous-titré ce blog. C’était à dessein. Pour moi, les deux sont indissociables.

Quoi de plus proche de notre peau que le parfum ? Certainement pas la plus aguicheuse des lingeries : le parfum se glisse entre elle et nous. Il s’immisce, il s’impose, il imprègne. Il est la porte ouverte à l'érotisme.

Eros du parfum, luxure sans pareil...

Eros onaniste chez celles et ceux qui se parfument avec des fragrances discrètes, ces parfums dits « de peau » que l’on renifle à son poignet en secret bien des fois au cours d’une journée et que l’on ne désire en rien partager avec les autres. Un plaisir jaloux et non-dit…

Eros torride dans ces « jus » que l’on arbore comme un message, ces parfums que l’on nomme « à sillage » et qui laissent savoir que vous êtes là et, longtemps après encore, que vous avez été là.

Là… dans un ascenseur et les hommes imaginent la porteuse de cette odeur si frappante, la passante - hélas - manquée qui était, à travers quelques notes volatiles, une promesse brûlante d’extase.

Là… dans un lit, et ce sont les prémices de ce qui va s’y passer ou la nostalgie de ce qui s’y est déjà passé.

Quel amant n’a jamais secrètement vaporisé sa propre écharpe du parfum de sa Dulcinée pour continuer à la garder sur lui-même absente ?

Quelle femme n’a pas un jour, sur son oreiller, « pschitté » un peu de la senteur de son Adonis afin que la nuit à venir ne soit pas tout à fait sans lui ?

Je ne parle pas ici pour les anosmiques, ceux et celles qui ne détectent pas (ou qui ne détectent que peu) les odeurs, ni pour les allergiques pour lesquels le parfum devient une souffrance, un véritable tue-l’amour, mais pour celles qui ne se sentent jamais aussi femmes que dans leur/s précieuse/s bouteille/s et qui savent qu’une guêpière, à côté de celui-ci, ne sera jamais qu’un futile artefact…

Je ne parle pas pour les sociétés dans lesquelles le parfum est une marque de mauvais goût, quasiment un tabou, mais pour celles où il est une ode à l’amour charnel.

Mais une chose est sûre et vous pouvez en faire le test - ne serait-ce que dans votre mémoire - sans tarder : l’amant qui vous aima parfumée et qui aujourd’hui est insensible à votre aura de notes est devenu insensible à vos grâces.

Eros ne pardonne pas.

Le parfum non plus !

 

 

28/03/2013

Hanami ou La Fête du Cerisier en Fleur (sur des photographies de Tokifumi Hayamizu)...

 

Tokifumi Hayamizu Photographies.

Tokifumi Hayamizu Photographies.

Tokifumi Hayamizu Photographies.

Pour ces trois photographies : © Tokifumi Hayamizu.

 

 

Au Japon, on célèbre chaque année la « Fête du Cerisier en Fleur ».

Lorsque, à la fin de mars ou au début d’avril, l’on constate que les premiers pétales commencent à joncher le sol, débute l’ « Hanami » japonais, qui signifie « la contemplation du cerisier en fleur ».

Si l’on pense savoir que la coutume aurait commencé dans la période Nara (710 – 784), il est indubitable que cette tradition a été durablement instaurée par l’Empereur Saga un demi-siècle plus tard : il en fit une fête où l’on célébrait avec des mets et des boissons l’arrivée du printemps dans les jardins de son palais impérial de Kyôto.

La coutume a toujours survécu et aujourd’hui, les Japonais partent en famille ou en groupes pique-niquer sous les arbres, échappant pour quelques heures à l’ambiance oppressive du Japon moderne où règne la loi du marché et l’addiction au travail qu’Amélie Nothomb a si bien décrites dans « Stupeur et tremblements ».

La légende veut par ailleurs que la couleur rose pâle des fleurs de « sakura » (la fleur du cerisier, emblème national au Pays du Soleil Levant) soit due à l’habitude ancestrale d’enterrer les « samourai » au pied de ces arbres qui seraient, pour cette raison, teints du sang de ces guerriers.

Avec sa couleur ténue, sa délicatesse gracile et sa brève existence, la fleur de cerisier symbolise pour la culture nippone la fragilité et la beauté de la vie.

Pour les Japonais, cet antique rituel de contemplation permet à l’homme moderne de méditer sur le cycle de la vie, de concevoir comment la nature procède par cycles et comment chaque mort n’est jamais une fin en soi mais seulement une transformation.

On peut ne pas partager cette culture mais y être très sensible néanmoins.

De Fragonard à Berdoues, en passant par L’Occitane et Durance, de nombreuses maisons de parfums du Midi de la France (qui ne sont pas les plus connues du point de vue du marketing) rendent hommage par des fragrances poétiques à ces « Fleurs de cerisiers » elles aussi.

Et pour moi, qui ai fait depuis longtemps du Japon le pays de l’Eros, il ne faut pas s’étonner que ce soit par quelques images du photographe nippon Tokifumi Hayamizu que j’ai orné cette note.

Le cerisier, la geisha…

La geisha, la femme…

La femme, l’amour…

 

 

26/03/2013

Un nouveau blog? Mais qui suis-je?

 

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Photographie © Valery Bareta.

 

 

 

Qui suis-je ?

Je vous l’indiquerai dans quelque temps lorsque j’aurai pris les marques nécessaires pour configurer au mieux ce blog en faisant un lien dans ma colonne vers mes autres écrits.

 

Pendant sept années, de 2003 à 2010, j’ai tenu quotidiennement un blog sur une autre plateforme (en fait deux puisque lorsque la première a fermé, j’ai tout transporté sur la seconde).

Ce n’était pas un blog comme les autres. Surtout à ses débuts.

Il traitait pour la majeure partie (même si l’on y trouvait aussi des articles sur l’art, la politique, la littérature en général etc.) de la sexualité et même d’une sexualité bien particulière qui se trouvait être la mienne.

Le but, puisque j’inaugurais alors en 2003 l’idée d’entretenir publiquement de « ça », de cette sexualité « à part », des lecteurs « non concernés » par le truchement d’un blog (des sites qui abordaient ce sujet existaient mais je fus le premier blog et de plus non catégorisé « adultes » à en parler), était de faire connaître cette sexualité hors des sentiers battus et des images caricaturales que l’on ne manquait pas de lui attacher de manière récurrente.

 

Je voulais, au jour le jour, raconter simplement (à travers des textes de fiction ou de réflexion, poèmes, recensions de livres, d’expositions ou de films etc.) ma vie et donc aussi l’histoire de mon couple.

Mais j'en faisais plus que tout une question de société, de mode de vie.

 

Durant ces sept ans, la voie étant ouverte, de très nombreux autres weblogs naquirent sur le même thème, certains excellents, d’autres (la majeure partie) bons et enfin une petite minorité versa - comme il fallait bien s’y attendre - dans cet écueil que j’avais évité comme la peste : la pornographie.

Aujourd’hui, il en reste très peu - quelle que soit la catégorie que je viens de définir en trois « styles » - à être encore en activité.

 

C’est chose normale.

La sexualité dont je faisais le fil conducteur de mon blog s’est énormément banalisée.

Ce n’est pas seulement celles et ceux qui avaient, comme moi, choisi le web comme vecteur d’expression qui en sont la cause.

Il faut plutôt chercher du côté de la mode, de la publicité qui ont repris nos codes et les ont vulgarisés.

Les magazines féminins s’en sont fait eux aussi périodiquement le relais.

Le monde de la variété a fait de même et les clips sur Youtube sont légion qui empruntent ces mêmes codes.

Ce ne sont pas les moindres des artistes qui les utilisent : de Madonna à Rihanna en n’oubliant pas Lady Gaga, Christina Aguilera et j’en passe, toutes ces charmantes vedettes des « Awards » ont une fois ou plusieurs été « pêcher » du côté de chez nous les images qui allaient accompagner l’une de leurs chansons…

 

A ce stade, je ne voyais plus trop pourquoi continuer de traiter, moi, ce sujet de façon régulière.

J'en voyais d'autant moins l'intérêt que je juge les « lecteurs » de l’Internet suffisamment mûrs pour distinguer entre ce qui est un usage dans « l’air du temps » des références à cette sexualité et la sincérité pour l’évoquer.

Ils trouvaient cette sincérité dans les quelques blogs qui continuaient à paraître ou dans les pages de ceux qui se sont tus - mais qui représentaient tout de même par leur années d’existence et leur densité - une belle somme sur cette question.

 

 

L’été 2010, j’ai arrêté mon blog pour ne plus y revenir que de manière très sporadique.

Avant tout, mon couple avait traversé des difficultés : mon compagnon m’avait quittée durant cinq mois (de décembre 2009 à fin avril 2010) et j’avais beaucoup publié sur cette rupture.

J’ai plus tard, dans les mois qui ont suivi - et c’est encore le cas aujourd’hui - regretté ces posts mais, dans mon souci de vérité et quoi qu’il m’en coûte, je ne les ai jamais supprimés.

J’ai continué à écrire lorsque nous nous sommes réconciliés et à tenir mon blog comme d’habitude entre l’intime et les événements publics.

Puis l’été est arrivé et - comme toujours - j’ai pris une pause.

 

A la rentrée, je n’ai pas eu l'envie de faire mon retour sur mes pages.

J’avais pour cela quelques bonnes raisons :

 

- Tout d’abord, mon weblog étant très suivi à l’époque, j’avais le désagréable sentiment que mes lecteurs attendaient de moi des nouvelles radieuses de notre « rabibochage ».

Or, si tant est que nous avions été tout au long de ces sept années un duo à mettre sur un piédestal (et c’est vrai que tel était le cas), celui-ci s’était quelque peu fracturé.

Une « rupture » amène de telles questions que la suite immédiate n’est souvent qu’un « remaillage » qui demeure longtemps exempt de certitudes.

Notre couple n’était plus celui d’avant, je n’étais plus la femme (et donc la « blogueuse ») d’avant et je ne me voyais pas tenir un « journal de nos hauts et de nos bas ».

Je me voyais encore moins mentir (ou omettre) de façon à réjouir mon lectorat.


- En ce fameux été de 2010, par ailleurs, la plupart de mes commentateurs qui se trouvaient être aussi blogueurs avaient, tandis que les vacances m’avaient tenue éloignée de toute connexion, rejoint le réseau Facebook.

Ce fut pour moi un désarroi total (j’ai aussi un compte là-bas que je n’utilise que très peu) que de m’apercevoir qu’ils liaient là les notes de leurs weblogs et que les commentaires sur ceux-ci s’étaient extrêmement raréfiés pour faire place à ceux de Facebook, commentaires d’un autre style que je trouvais pour ma part, complètement creux et abscons si on les comparait à ceux qui ornaient leurs notes avant ce méli-mélo avec le « social network ».

Si ces personnes parviennent un jour par un hasard ou un autre sur cette page, qu’elles/ils me pardonnent d’avoir écrit de manière aussi brutale ce que j’ai alors ressenti et qui ne s’est - hélas - depuis, jamais démenti.  

 

- Toujours en cette rentrée 2010, mon fils, alors collégien, utilisait le même ordinateur que moi et mon « thème-à-blog » devenait un sérieux poids.

Tôt ou tard, il serait tombé sur mes brouillons (et le blog lui-même n’était plus très loin d’accès au départ de ceux-ci) et je considérais qu’à l’âge où il construisait sa propre sexualité, celle de sa mère n’avait pas à interférer.

Le temps passant, je me rends compte qu’il connaît (cf. les clips de chansons auxquels je faisais allusion plus haut) aujourd’hui cette sexualité par lui-même et, qu’étant de caractère extrêmement libertaire, il l’accepte comme une « version » de l’amour parmi tant d’autres, sans en faire un problème tout comme il participe aux manifestations en faveur du « mariage pour tous ».

Je suis très fière d’avoir élevé un être libre, passionné de Rimbaud, de Rabelais, de Molière, comme d’Amélie Nothomb ou d’Haruki Murakami, un pur littéraire qui peint et fait du théâtre mais je reste persuadée que c’était un chemin qu’il devait faire seul et je ne regrette aucunement d’avoir, lorsqu’il le fallait, « sacrifié » mon « blog à part » pour lui donner l’occasion de s’épanouir en toute liberté et autonomie.

 

 

Aujourd'hui, mon fils possède son PC et n’a plus aucune raison de « venir fourrer son nez » dans mes affaires.

J'ai donc repris ce fameux blog !


Mais comme j'ai aussi envie de parler de parfums, ma grande passion que j’ai jusqu’à présent laissée de côté (ce qui explique le sous-titre du blog que vous êtes en train de lire) et encore de livres, de films, de photographie, de peinture (et la liste est loin d’être complète…) ainsi que de  l’Eros mais d'une façon plus large et que je voudrais, de la même manière, publier des poèmes, des textes relevant de l'ensemble de mes ressentis féminins et qui n'ont pas leur place là-bas, je m'offre une seconde maison ici sur Hautetfort.

 

En bref, il me fallait deux blogs.

D'où la raison de cet « Acte 2 » qui ouvre ses rideaux ce soir sans que l' « Acte 1 » soit pour autant terminé...