30/11/2013
Poussière.
Photo « venue » du Web.
Si seulement nous laissions la poussière se déposer comme un respect muet sur les choses qui ne servent plus, un oubli chaud, lent à se former comme un souvenir, les cendres de Pompéi, les strates de terre au-dessus de Troie, une Odyssée sans Homère, notre histoire qui resurgit par des détails, la rouille sur les dents d’une scie, les lambeaux de ce peu d’étoffe qui ceignait alors mes flancs, les rayons tordus d’une bicyclette, le bois pourri de l’échelle abandonnée contre le tronc du cerisier. Si seulement nous laissions les traces de pas sur le parquet, comme s’il était de la neige où lire les mouvements de la nuit passée, la danse des lièvres et la chasse désespérée du renard. Si seulement nous laissions les marques de doigts sur les poignées des portes et celles des fenêtres, si seulement nous savions le sacré des draps froissés qui avant-hier nous ont vus dans le souffle obscur de l’amour, si nous maintenions les formes dessinées dans les coussins sur le divan. Si seulement nous laissions la poussière se déposer sur nous et s’ajouter à celle du passé, nos erreurs mélangées au meilleur de nous, les gestes inaccomplis et ceux qui sont allés trop loin, comme si nous étions une mosaïque imparfaite encore en cours et non un tableau noir effacé à l’éponge qui renie ce qui a été écrit hier pour faire place à un aujourd’hui momentané, alors, peut-être, je ne m’effraierais plus de la sourde horreur du futur…
20:06 Écrit par AURORA dans A mon âge et à l'heure qu'il est..., Amour, Ecrits Vains..., Journal intime, Poésie | Tags : poésie, poème, poème en prose, temps, temps qui passe, amour, poussière, peur du futur | Lien permanent | Commentaires (3)
08/06/2013
Le rouge et le blanc.
Photo © jmboix.
Je me souviens d’un mois de juin d’il y a plus de deux décennies.
J’étais dans un train. Il traversait une plaine entière de champs laissés en jachère.
Partout, à perte de vue, des coquelicots et des pâquerettes, côte à côte.
Comme la thèse et l’antithèse. Le rouge et le blanc. La frénésie et le calme mêlés.
Il fallait seulement savoir les déchiffrer. Pour moi, ils parlaient d'un adieu... C'est l'Italie que je quittais. Et l'amour de mes vingt ans.
Il existe de même tout autour de nous de nombreux livres non écrits que nous ne prenons pas la peine de lire : la forme des maisons, des meubles, d'un arbre. Un corps. Une main légèrement pliée telle un lys sur notre épaule.
Et pourtant ces livres sans titre disent des choses…Nous les savons d’instinct ou bien elles nous demeureront inconnues.
Mais ils sont là, ces livres sans pages. A lire, à vivre. Comme la beauté, Comme une intimité inattendue. Comme certaines scènes. Celles que nous n'oublierons jamais.
La forme ultime du désespoir. Ou de la perfection…
00:09 Écrit par AURORA dans A mon âge et à l'heure qu'il est..., Journal intime, Poésie, Réflexions, Voyage | Tags : poésie, poème, poème en prose, journal intime, réflexions, souvenir, juin | Lien permanent | Commentaires (6)
02/06/2013
Au coeur des fleurs...(Chanson).
Photo © temporary-peace sur Deviantart.
Y a d’ la poussière dans mon cœur,
C’est d’la poussière sur des fleurs.
On me dira : « C’est beau les fleurs ! ».
Mais…Et la poussière dans mon cœur ?
Y a des épines dans mes fleurs,
Juste émoussées au fil des heures.
On me dira : « C’est beau les fleurs ! ».
Mais…Et les épines quand je pleure ?
Y a un visage dans mon cœur
Et une main qui me tend des fleurs.
Je lui dis : « Tu es le bonheur !
Mais ne griffe plus jamais mon cœur ! ».
19:00 Écrit par AURORA dans Amour, Chanson, Poésie | Tags : amour, poésie, poème, chanson | Lien permanent | Commentaires (1)