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14/07/2013

A la mémoire de Léo Ferré, vingt ans après (1993-2013).

 

 

Pour une femme qui tient un  blog dont l’une des catégories se nomme « A mon âge et à l’heure qu’il est », ce jour ne peut qu’être consacré à la mémoire de Léo Ferré.

De celui-ci, poète engagé et chanteur de l’amour et de la révolte, disparu il y a tout juste vingt ans un 14 juillet (belle révérence d’anarchiste), je retiens et apprends à mon fils combien il fut surtout un « indigné » (cf. Stéphane Hessel) pétri d’« espoir » (le titre de l’un de ses textes sur l’Espagne sous Franco dans l’album éponyme).

Espoir en l’humanité, lui qui bâtissait déjà « L’Age d’Or » et qui nous donnait rendez-vous en l’an Dix mille au détour de sa chanson « Les Etrangers »

Et nous y serons, Léo, nous y serons, en l’an Dix mille, nous ou bien les enfants des enfants de nos enfants !

Mais puisque c’est de mémoire qu’il s’agit, vous pouvez voir ci-dessus la vidéo « live » de l’une de ses plus belles chansons « La mémoire et la mer » et en lire maintenant les paroles :

 

La mémoire et la mer - Léo Ferré (paroles et musique) - 1970.

 

La marée je l'ai dans le coeur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite soeur
De mon enfant et de mon cygne
Un bateau ça dépend comment
On l'arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années-lumière et j'en laisse
Je suis le fantôme Jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baisers
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts du sable de la terre

Rappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps-là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l'écume
Cette bave des chevaux ras
Au ras des rocs qui se consument
Ô l'ange des plaisirs perdus
Ô rumeurs d'une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu'un chagrin de ma solitude

Et le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le milieu mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfarent les cors
Pour le retour des camarades
Ô parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j'allais géométrisant
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans les draps d'aube fine
Je voyais un vitrail de plus
Et toi fille verte mon spleen

Les coquillages figurants
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tant
Qu'on dirait l'Espagne livide
Dieu des granits ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s'immiscer
Dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu'on pressent
Quand on pressent l'entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue
Dans cette mer jamais étale
D'où nous remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles

Cette rumeur qui vient de là
Sous l'arc copain où je m'aveugle
Ces mains qui me font du flafla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l'anathème
Comme l'ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème
Et sur mon maquillage roux
S'en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue aux musiques mortes
C'est fini la mer c'est fini
Sur la plage le sable bêle
Comme des moutons d'infini
Quand la mer bergère m'appelle…

 

 

NB : Sur mon autre weblog, pour celles et ceux qui en connaissent l’emplacement, un texte plus long et une autre vidéo…

Et comme je ne désire pas « lier » ici ce blog-mère, je précise toutefois qu’il n’est pas bien difficile à trouver car j’ai peu d’imagination pour les titres.


01/06/2013

La Fête du Lycée.

 

scène de théâtre pour la fête du lycée.

 

Photo « venue » du Web.

 

Je rentre à l’instant du la fête de fin d’année du lycée de mon fils.

On pourra trouver que c’est tôt dans l’année mais le Bac est fin prêt pour commencer et des élèves de Terminale participaient aux différents spectacles proposés.

Que jamais ne se perde cette tradition ! La magie de ces jeunes -nos enfants- trouve là l’un des plus hauts moments pour s’y exprimer…

Et il y a quelque chose de si beau à voir tous ces jeunes offrir le travail de leurs ateliers (qui pour certains sont aussi des « options » de leur examen à venir bientôt) et le cœur qu’ils y mettent.

Il n’y a -quoi que l’on en dise- pas grande différence entre cette jeunesse-là et la nôtre.

Leur enthousiasme et leur plaisir de célébrer leur année scolaire, leur établissement, leurs professeurs, à travers cette fête ont la même force que ceux que j’ai connus jadis lorsque j’étais lycéenne.

Et que de talent !

Qu’en adviendra-t-il ? La vie mangera-t-elle les Baudelaire en herbe, les comédiens brillants, les musiciens admirables ?

Pour la plupart d’entre eux, la réponse est -hélas- oui. Ils « deviendront » ce que leurs études feront d’eux.

Mais il y a toujours une petite graine qui échappe au destin tout tracé.

Il y a à peu près trente ans, dans mon lycée à moi, je faisais -comme mon fils ce soir- une représentation de théâtre.

Parmi nous, il y en eut un qui est devenu l’un des comédiens les plus doués de notre époque. Et à chacune de ses interviews, il parle de cette soirée et rappelle le nom de l’enseignant -notre enseignant- auquel il doit sa « vocation »

J’espère avoir vu ce soir celui ou celle qui fera comme lui.

Et j’ai ma petite idée là-dessus.

Non, les jeunes n’écoutent pas que du David Guetta ! Et, à l’heure de faire de la musique dans leur garage, c’est au rock qu’ils reviennent toujours. Ce bon vieux rock que nous avons joué nous aussi !

Il y a quelques heures, j’ai entendu -dans un groupe d’amateurs présents sur scène- un chanteur-guitariste avec la belle petite gueule de Jim Morrison et la voix de Kurt Cobain.

Une découverte qui m’a laissée stupéfaite.

Il va passer son baccalauréat dès le 17 juin et je souhaite qu’ensuite ni médecine, ni droit, ni autre chose n’aient sa peau, ses doigts ou sa voix !

Si le grain ne meurt… 

Parce qu’il a tout pour être une grande star demain !