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08/09/2013

L'habit de soi.

 

Ruth Bernhard

Photographie © Ruth Bernhard.

 

 

Déshabille-moi et puis rhabille-moi de Tes doigts de soie douce,

Mains tendres et caressantes qui effleurent et ne touchent

Mais glissent et courent sur mes bras tendus vers le ciel.

 

Enveloppe de Tes lèvres mon cou offert au désir de la perle.

Vagues de nacre : boutons posés sur mes épaules et nombril

Et, sur mes seins,  Tes mains en coupe qui dessinent des poches secrètes.

 

Fermeture éclair Ta langue qui monte et descend sur mon dos

Liquide toile d’araignée qui tisse entre les veines, les muscles,

Un habit sur mesure uniquement pour moi…






17/06/2013

La poche trouée.

 

La main trouée, photographe, Simone Navarra

Photo © Simone Navarra.

 

 

Il prend d’elle chaque chose, il lui dérobe chacun de ses trésors et il les place là, dans sa poche droite, celle qui a un trou et que par négligence, il n’a jamais réparée. Et sa douceur, et ses sourires, et son amour tombent par terre avec quelques pièces de monnaie si légères qu’il ne s’aperçoit de rien. Ça n’a pas d’importance. Il croit toujours qu’il en trouvera de meilleurs.

 

 

15/04/2013

Et qui fait les noyés...

 

Tommy Edwards

Photographie © Tommy Edwards.

 

 

Un jour, nous apprendrons

A lire dans nos cœurs étranges

Et nous ne ferons plus d’erreurs.

Des amours vrais, il y en a bien peu.

Le reste, c’est seulement

Des occasions,

Ou, pire encore, des recherches d’occasions…

Et le prix qu’on les paye

Ou qu’on les fait payer,

Un jour, nous l’apprendrons,

Ne valait pas la première blessure,

Profonde, ô, si profonde,

Ni la première larme

Cette vague qui inonde,

Et qui fait les noyés…






28/03/2013

Hanami ou La Fête du Cerisier en Fleur (sur des photographies de Tokifumi Hayamizu)...

 

Tokifumi Hayamizu Photographies.

Tokifumi Hayamizu Photographies.

Tokifumi Hayamizu Photographies.

Pour ces trois photographies : © Tokifumi Hayamizu.

 

 

Au Japon, on célèbre chaque année la « Fête du Cerisier en Fleur ».

Lorsque, à la fin de mars ou au début d’avril, l’on constate que les premiers pétales commencent à joncher le sol, débute l’ « Hanami » japonais, qui signifie « la contemplation du cerisier en fleur ».

Si l’on pense savoir que la coutume aurait commencé dans la période Nara (710 – 784), il est indubitable que cette tradition a été durablement instaurée par l’Empereur Saga un demi-siècle plus tard : il en fit une fête où l’on célébrait avec des mets et des boissons l’arrivée du printemps dans les jardins de son palais impérial de Kyôto.

La coutume a toujours survécu et aujourd’hui, les Japonais partent en famille ou en groupes pique-niquer sous les arbres, échappant pour quelques heures à l’ambiance oppressive du Japon moderne où règne la loi du marché et l’addiction au travail qu’Amélie Nothomb a si bien décrites dans « Stupeur et tremblements ».

La légende veut par ailleurs que la couleur rose pâle des fleurs de « sakura » (la fleur du cerisier, emblème national au Pays du Soleil Levant) soit due à l’habitude ancestrale d’enterrer les « samourai » au pied de ces arbres qui seraient, pour cette raison, teints du sang de ces guerriers.

Avec sa couleur ténue, sa délicatesse gracile et sa brève existence, la fleur de cerisier symbolise pour la culture nippone la fragilité et la beauté de la vie.

Pour les Japonais, cet antique rituel de contemplation permet à l’homme moderne de méditer sur le cycle de la vie, de concevoir comment la nature procède par cycles et comment chaque mort n’est jamais une fin en soi mais seulement une transformation.

On peut ne pas partager cette culture mais y être très sensible néanmoins.

De Fragonard à Berdoues, en passant par L’Occitane et Durance, de nombreuses maisons de parfums du Midi de la France (qui ne sont pas les plus connues du point de vue du marketing) rendent hommage par des fragrances poétiques à ces « Fleurs de cerisiers » elles aussi.

Et pour moi, qui ai fait depuis longtemps du Japon le pays de l’Eros, il ne faut pas s’étonner que ce soit par quelques images du photographe nippon Tokifumi Hayamizu que j’ai orné cette note.

Le cerisier, la geisha…

La geisha, la femme…

La femme, l’amour…